Dans le cadre des mesures d’accompagnement à la création de ses trois centres de valorisation, le SYTRAD a fait diligenter une étude de caractèrisation des ordures ménagères de son territoire selon la méthode MODECOMTM.
Les objectifs de cette étude on été de :
- connaître la composition globale des ordures ménagères ;
- identifier les déchets indésirables présents en
trop grande quantité (déchets ménagers spéciaux, verre, etc.) afin, le
cas échéant, de mener des opérations spécifiques pour améliorer la
qualité des déchets arrivant dans les centres ;
- étudier la part des éléments valorisables
présents dans les ordures ménagères résiduelles (c’est-à-dire les
déchets collectés après que le geste de tri ait été réalisé).
> Méthodologie de l’étude :
Cette étude a été conduite au cours du premier semestre 2007 par l'équipe POLDEN d’INSAVALOR (filiale de l’INSA de Lyon).
Elle a porté sur la caractérisation de 5
échantillons d’ordures ménagères résiduelles provenant de chacune des
trois zones desservies par les trois centres de valorisation.
La campagne de prélèvements a été réalisée en mars 2007.
L’échantillonnage des ordures ménagères a été
conduit dans le cadre de rigoureux protocoles de prélèvement pour que
les échantillons soient les plus représentatifs possibles des flux à
caractériser.
Les documents utilisés dans le cadre de cette étude ont été :
- le guide MODECOMTM de l’ADEME – Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie – publié en 1993 ;
- la norme AFNOR XP X 30-408, relative à la caractérisation d’un échantillon de déchets ménagers ;
- la norme AFNOR XP X 30-413, relative à la
constitution d’un échantillon de déchets ménagers contenus dans une
benne à ordures ménagères ;
- la norme AFNOR XP X 30-445 relative à la constitution d’un échantillon de déchets ménagers en vrac.
Les flux à échantillonner ont été définis
précisément, puis le prélèvement d’un échantillon représentatif de 500
g a été réalisé.
La méthodologie de tri mise en œuvre a repris les recommandations de la norme AFNOR XP X 30-408 :
- pesée de l’échantillon à trier ;
- tri sur crible de 100 mm, par catégories et sous-catégories des éléments supérieurs à 100 mm ;
- pesée de chaque catégorie et sous-catégorie ;
- pesée et quartage au 1/8ème de la fraction inférieure à 100 mm ;
- tri sur crible de 20 mm, par catégories et sous catégories, des éléments supérieurs à 20 mm de l’échantillon restant ;
- pesée de chaque catégorie et sous-catégorie.
Les catégories triées ont été les suivantes :
- Déchets putrescibles ; - Papiers ; - Cartons ; - Composites ; - Textiles ; - Textiles sanitaires ; - Plastiques ; - Combustibles non classés ; - Verre ; - Métaux ; - Incombustibles non classés ; - Déchets dangereux ; - Eléments fins.
Pour le détail des sous-catégories triées, se
reporter au rapport final de l'étude (téléchargeable en format pdf via
le lien ci-après).
> Résultats de l’étude
– Résultats globaux
Les résultats présentés ci-dessous correspondent
aux résultats moyens obtenus pour les trois zones (moyennes
arithmétiques réalisées sur les 5 échantillons constitutifs de chaque
zone pondérée par la population de la zone).
Seuls sont présentés les résultats sur déchets
humides, pour obtenir l’intégralité des résultats, se reporter au
rapport final de l’étude.
Composition sur déchets humides
Catégories
|
Moyenne arithmétique pondérée
|
Déchets putrescibles
|
18,7%
|
Papier
|
12,2%
|
Carton
|
7,2%
|
Composites
|
2,5%
|
Textiles
|
4,3%
|
Textiles sanitaires
|
11,0%
|
Plastiques
|
15,4%
|
Combustibles non classés
|
3,2%
|
Verre
|
4,6%
|
Métaux
|
3,8%
|
Incombustibles non classés
|
2,0%
|
Déchets dangereux
|
0,6%
|
Eléments fins (< 20 mm)
|
14,7%
|
Sur déchets humides, les fractions les plus
importantes sont, par ordre décroissant : les putrescibles, les
éléments fins et les plastiques, puis les textiles sanitaires et les
papiers.
– Résultats par filières de traitement
L’analyse des résultats par filières de traitement permet de dégager les observations suivantes :
> Gisement compostable (putrescibles, papiers,
cartons, textiles sanitaires et une partie (environ 50%) des éléments
fins) : 56% des ordures ménagères résiduelles actuellement produites
sur le territoire du SYTRAD sont compostables. Cela représente un
potentiel de l’ordre de 165 kg/hab/an qui vont permettre, grâce aux
centres de valorisation, de produire du compost ;
> Gisement recyclable (papiers, cartons,
composites (briques alimentaires), plastiques, verre et métaux) : 24%
des déchets jetés aux ordures ménagères pourraient être triés et
recyclés. Si cela n’est pas trop dommageable pour les papiers et
cartons qui, fermentescibles, pourront participer au compostage
pratiqué dans les centres de valorisation, c’est beaucoup plus
regrettable pour les autres matériaux.
En effet, il est impératif de faire progresser la captation :
- des
corps creux, dont les résultats sont très insuffisants, puisque restent
encore jetés dans les poubelles grises 96% de l’aluminium, 87% de
l’acier, 79% des briques alimentaires, 50% des plastiques transparents
(PET) et 67% des plastiques opaques (PEHD) ;
- du verre, pour lequel un effort peut encore être fait afin de capter les 30% qui se trouvent encore avec les ordures ménagères.
> Filières spécifiques (DEEE, déchets dangereux,
etc) : bien que ce type de déchets représente 15,7% de la composition
des poubelles ménagères, la majeure partie (12,5%) concerne une
fraction non dangereuse, les textiles. De leur côté, les DEEE
ne représentent qu'1,5% du gisement, alors même que leur collecte n'en
est qu'à ses prémices sur le territoire du SYTRAD. Enfin, les déchets dangereux ne représentent que 2% du gisement.
> Conclusion
Cette étude de
caractérisation a mis en évidence qu’une marge de progression
importante existe en matière de collectes sélectives des matériaux
recyclables en général et plus particulièrement des corps creux.
Seul le taux de collecte du verre est relativement bon, mais doit encore progresser.
Cependant, la faible teneur en verre et en déchets
dangereux des poubelles résiduelles est un point particulièrement
positif en vue du compostage à venir dans les centres de valorisation.
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